19 févr. 2019

[Review] Jump Force, le test Xbox One X

A l'occasion du 50e anniversaire du magazine japonais Weekly Jump, pour la toute première fois, les héros de manga les plus célèbres sont projetés sur un champ de bataille complètement inédit : notre monde. La Jump Force, dont les membres se sont alliés pour combattre la plus dangereuse des menaces, sera responsable du destin de toute l’humanité...

La sortie de Jump Force chez nous est clairement un événement pour tous les fans et amateurs de manga. Avoir la quasi intégralité des héros en provenance du Japon rassemblée dans un seul et même jeu, c'est véritablement un petit miracle quand on pense aux droits qu'il aura fallu négocier par Bandai Namco pour réussir la sortie de ce titre en occident (prouesse déjà réalisée cela dit en passant en 2015 pour la sortie de J-Stars Victory Vs+ sur PS4/PS3 et PS Vita).

Alors réjouissons-nous, car nous allons dès à présent pouvoir participer à des combats tout bonnement improbables, comme Goku face à Seiya, ou encore City Hunter (Nicky Larson) face à Ken (le survivant), à choisir parmi un roster d'une quarantaine de personnages jouables. Bref, nous allons pouvoir nous en donner à cœur joie! De plus, grâce à la création d'avatar, vous allez pouvoir modeler votre personnage à votre image, et lui attribuer les attaques de votre choix. Comme le Kaméhaméha et les Météors de Pégase sur un même perso par exemple. Une customisation de dingue donc, sans parler des nombreuses tenues et autres accessoires qu'il vous sera possible de débloquer dans le jeu afin d'offrir à votre création un look totalement unique. C'est tout simplement, à ce niveau, du jamais vu.

Mais un casting de folie (aussi dingue soit-il) ne suffit évidement pas à faire tout le travail dans un jeu de baston, malheureusement. Il va donc aussi falloir évaluer l’intérêt de ce titre au travers de ses différents modes de jeu (dont son mode Histoire), ainsi que sa durée du vie. Bref, voir où se situe son attrait au-delà de son évident potentiel purement "fan-service". C'est donc ce que je vais tenter de faire le mieux possible durant ce test, effectué sur une version Xbox One du jeu, sur une console Xbox One X en conditions optimales sur un écran 4K/HDR. Le jeu est également disponible dès maintenant sur Playstation 4 et PC (via Steam).


La première chose que l'on remarque, c'est le style graphique particulier de Jump Force. Ici les différents personnages laissent de coté leurs traits "cartoon" pour un look plus "humain". Davantage flatteur pour certains que pour d'autres, il faut objectivement l'admettre. Un parti pris qui a déjà fait couler pas mal d'encre dans la presse spécialisée et sur les forums de fans d'ailleurs. Personnellement cela ne me choque pas, même s'il faut bien reconnaitre que ce n'est pas particulièrement joli, surtout au niveau des expressions de visage, figées et peu variées. On se fait cela dit très vite à ce design 3D "pseudo réaliste". On a par contre un peu plus de mal à oublier la désastreuse synchronisation labiale. Le jeu ne propose pourtant que le japonais comme langue audio. C'est sur ce genre de petits détails que l'on constate le manque de soin apporté aux finitions.

Parlons un peu des décors à présent. Comme vous pouvez le constater, entre autres, sur le cliché ci-dessous, les personnages de Jump Force s'affronteront dans des environnements parfois très reconnaissables de notre monde, comme au pied de célèbres monuments parisiens par exemple. Mais aussi à New-York sur Time Square, dès la séquence d'ouverture. Des environnements où s’entremêlent à la fois des lieus de notre monde donc mais aussi ceux issus des univers manga dans lesquels puise le jeu. Donnant du coup parfois droit à des mélanges étonnants (Paris rencontre ainsi les 12 maisons du zodiaque...). Ces environnements sont par contre souvent soignés et offre une esthétique plaisante. Sur ce point là, le rendu est généralement irréprochable.


Grâce aux divers tutoriaux auxquels vous serez invités à prendre part, on découvre progressivement les "finesses" du gameplay de Jump Force. Déplacements, esquives, attaques au corps à corps et attaques chargées, tout est passé en revue. Je vous conseille vivement de ne pas les négliger sous peine de vous retrouver un peu perdu une fois au coeur de l'action. Les combats étant plutôt exigeants et la difficulté relativement élevée de manière générale.

Le principe des combats est ici, globalement, du 3 contre 3, avec pour particularité que tous partagent la même barre de vie et jauge de charge. Ce qui est relativement inhabituel en Tag Battle. Du coup, cela élimine (ou du moins diminue fortement) la dimension stratégique qu'apporte souvent ce type de combat à plusieurs. tous les personnages ont cela dit les mêmes commandes, ce qui facilite l’apprivoisement des contrôles mais aussi réduit la profondeur du gameplay. Les acharnés de la baston ne verront certainement pas cet aspect "easy acces" d'un bon œil j'imagine.


Coté contenu, vous aurez accès à tout un tas de missions, accessibles offline et online. Vous pourrez évidement vous mesurer à d'autres joueurs en ligne, qui sera sans doute sur la durée le mode de jeu le plus intéressant. Un mode Histoire est également présent. Ce dernier s'articule autour d'une intrigue rudimentaire, nourrie de longues séquences narratives. Il est malheureusement très répétitif et donc relativement lassant. De plus, certains combats affichent une difficulté, à mon sens, fort mal calibrée. Certains risquent sans doute de s'y décourager.

Je vous en glissait déjà quelques mots plus haut, dans Jump Force vous allez devoir créer votre avatar. Dès le début de jeu, vous devrez créer un personnage en lui façonnant les traits du visage (menton, bouche, yeux, nez etc...), coupe et couleur de cheveux, tenues etc... mais aussi en lui attribuant des compétences, que vous devrez faire évoluer tout au long de votre progression dans l'aventure. Vous devrez ainsi opter pour une liste de 4 super attaques, à choisir parmi celles à dispositions, débloquées ou achetées dans les diverses boutiques. Et à ce niveau, vous aurez totale liberté de choix. Mixer le Kaméhaméha avec les Météores de Pégase par exemple, ou le Final Flash de Végéta avec la Colère du Dragon de Shiryu, tout est ici autorisé. Une excellente chose, qui offre une vraie liberté au joueur et qui apporte une grande profondeur à la customisation dans Jump Force.


Un mot pour conclure en ce qui concerne la technique. Si le coté visuel alterne le bon (les décors), voir le très bon même parfois (les effets lors de la plupart des supers attaques), avec le moins bon (la modélisation des personnage de manière générale), sur Xbox One X (et PS4 Pro) on assiste donc clairement à une esthétique plutôt réussie en 4K/HDR. La fluidité est globalement maitrisée également. L’agacement vient par contre de la gestion (ou l'absence de gestion...) de la caméra lors de certaines actions, rendant parfois les combats illisibles. Et puis les temps de chargements... bien trop fréquents et souvent (très) longs. On espère vraiment que Bandai Namco pourra améliorer ça via de futures mises à jour.

Pour rappel, Jump Force est dès à présent disponible sur Playstation 4, Xbox One et PC (via Steam), en éditions Standards, Deluxe et Collector.

Notre verdict:
Assurant sans doute un fan service encore jamais vu à ce jour, Jump Force est de ce point de vue là une référence absolue pour tous les fans de mangas. Alignant dans un même casting les plus célèbres héros japonais, difficile de ne pas être séduit. Par contre, dans ses finitions, le titre manque de précision. Le gameplay se montre trop approximatif et répétitif, l’esthétique des personnages discutable, et le mode Histoire peu stimulant. Une customisation exhaustive (ou presque) vient heureusement apporter un sérieux boost à la durée de vie. Cette customisation sera probablement la principale carotte pour bon nombre de joueurs d'ailleurs, avant de se mesurer en ligne aux autres prétendants. Soufflant à la fois le chaud et le froid, Jump Force s'adresse donc avant tout aux fans des mangas les plus cultes, qui devraient ici être comblés par un contenu leur étant clairement adressé.
7.5/10

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