8 juin 2016

[Review] Sherlock Holmes: The Devil's Daughter, le test PS4

SHERLOCK HOLMES: THE DEVIL'S DAUGHTER | BigBen
Disponible dès à présent sur PS4, XONE et PC -- Test effectué à partir d'une version éditeur.

SHERLOCK HOLMES: THE DEVIL'S DAUGHTER est un thriller d'enquête criminelle mélangeant action et investigation pour une expérience de jeu unique. Dans un Londres victorien vaste et détaillé, découvrez une aventure fantastique et cinq cas entremêlés qui défieront les capacités exceptionnelles du maître détective. Avec de nombreux suspects dans chaque cas, vos choix pourraient conduire l'histoire dans des directions aussi inattendues que mortelles...

Deux ans après "Crimes & Punishments" (voir notre test de la version PS4), Sherlock Holmes revient sur consoles et PC pour nous permettre une fois encore de mener l'enquête, manette en main. Un concept original et prenant, mais qui souffrait essentiellement d'un manque de rythme avec de trop nombreux aller-retour, entre autres. "The Devil's Daughter" a-t-il appris des erreurs de son prédécesseur? Nous allons voir ça.

Là où Crimes & Punishments proposait un total de 6 enquêtes à élucider, ce nouvel opus nous en propose cinq, chacune d'entre elles étant reliée par une enquête plus globale. En guise de fil rouge, ce huitième épisode proposera de mettre en scène les relations tumultueuses qui unissent et divisent Sherlock Holmes et sa fille adoptive. Un contexte qui aura son importance tout au long de l'aventure. On sent ici clairement le désir de voir la série se moderniser. Et pas que d'un point de vue scénaristique. A titre tout à fait personnel, j'adore au passage tout spécialement la jaquette de "The Devil's Daughter". Un visuel qui me rappelle un certain Jacob Frye... et une autre aventure londonienne d'ailleurs.

Pour en revenir à ce Sherlock Holmes: The Devil's Daughter, outre des décors et des effets de lumières plus soignés qu'auparavant, c'est essentiellement un travail de modernisation des personnages qui a donc été effectué ici. Si les derniers épisodes de la franchise avaient déjà grandement dépoussiéré la personnalité de Sherlock ainsi que celle de son entourage, cet épisode accentue un peu plus les choses. Et ce n'est que tant mieux. Sherlock se montre de plus en plus irrévérencieux, voir provocateur, et de son coté Watson, d'ordinaire un peu bourgeois coincé, arbore une attitude plus décontractée. Un contraste évident avec l'original de Conan Doyle, pour la bonne cause sans aucun doute.




Tout débute ici le jour où Sherlock, en pleine crise existentielle, recoit la visite de sa nouvelle voisine qui lui amène un jeune garçon en larmes, déclarant que son père a disparu. Un mystère que le détective va du coup tenter d'élucider. Directement, on constate qu'une grande partie des mécaniques présentes dans les opus précédents sont une fois encore de la partie, avec des phases d'observation, vous permettant de vous concentrer sur certaines caractéristiques physiques ou vestimentaires de vos interlocuteurs, offrant plusieurs choix de déduction, et vous permettant de définir un profil plus ou moins précis de votre interlocuteur. Après quoi vous pourrez alors poser les questions qui vous sont suggérées, afin de recueillir assez d’éléments pour démarrer votre enquête (ou le cas échéant d'accuser un protagoniste et ainsi de démasquer le coupable).

On constate alors rapidement que The Devil's Daughter nous offre des environnements plus ouverts que précédemment. En effet, plus variés, les environnements traversés (une vingtaine environs) participent grandement à l'immersion du joueur. De sa résidence à Baker Street, en passant par Scotland Yard et d'autre quartiers de Londres (Whitechapel...), sans oublier les nombreuses scènes que vous devrez analyser, The Devil Daughter fait toujours preuve d'un soin du détail irréprochable. Attention tout de même qu'on ne parle pas ici d'un "open world", mais les différentes zones sont néanmoins plus vastes, plus animées, et offrent un indéniable sentiment de liberté, absent des épisodes précédents. Malgré ça, le titre reste très dirigiste et en fin de comptes l'exploration n'occupe qu'une place quasi anecdotique.



Bien entendu, Sherlock ne serait pas ce qu'il est sans un sens aigu de la déduction. Régulièrement vous devrez faire appel au mode « détective », qui vous permettra de voir en surbrillance des éléments cruciaux pour votre progression dans l'histoire. Vous aurez ainsi à planifier certaines actions, avant de les activer. Une fois chaque étape sélectionnée, vous pourrez la déclencher afin d'admirer la mise en scène de votre plan. Un rendu plutôt efficace et dynamique, prouvant là encore le travail effectué par Frogwares pour moderniser les aventures de Sherlock

Dans la tradition des précédents épisodes, vous n'incarnerez pas ici que le détective. Il arrivera que l'opportunité vous soit donné de prendre les commandes de personnages récurrents de son entourage, parmi lequel la traditionnelle scène du chien... Tout à fait dispensable vous en conviendrez. D'autres séquences du genre ne se sont pas montré plus aguichante d'ailleurs, avec une IA souvent très perfectible (comme lors des sèéquences de filature). Des phases annexes qui offrent cependant elles aussi plus de liberté, avec par exemple la possibilité d'accéder aux toits ou d'emprunter des chemins dérobés. Le tout manque néanmoins d'équilibre, avec certaines séquences bien trop longue et ennuyeuses malheureusement. Bref, des "mini-jeux" tout à fait dispensables.

Un mot enfin sur la technique de Sherlock Holmes: The Devil's Daughter. Cette version PS4 c'est révélée être très élégante, bien plus que son prédécesseur "Crimes & Punishments" en tous cas. le rendu sur les visages, les animations, et les environnements au sens large, nous ont totalement séduit. Une immersion renforcée encore par un doublage FR (enfin!) de qualité. The Devil's Daughter se révèle être du coup, de ce point de vue, le meilleur volet de la franchise à ce jour. Ca méritait d'être salué.

VERDICT
Incontestablement, Sherlock Holmes: The Devil's Daughter confirme une orientation plus moderne de la franchise, avec plus d'action et d'humour, avec des personnages vraiment (et efficacement) dépoussiérés. L'évolution graphique est elle aussi indéniable, sans oublier la venue d'un doublage FR, qui est lui aussi un plus indéniable pour l'immersion du joueur. Comptez ici une vingtaine d'heures environs pour boucler les 5 volets de votre enquête. Coté nouveautés par contre, l'ajout de mini-jeux dispensables, d'un monde plus ouvert mais pas toujours idéalement mis en valeur, sans oublier des mécanismes qui auraient mérité davantage de révision, on reste là par contre un peu sur sa faim. Les fans retrouveront cependant ici l'essentiel de la franchise: les enquêtes. Ces dernières seront une fois encore passionnantes, tout comme le fil conducteur d'ailleurs.

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